QUELQUES POINTS D'ATTENTION

o       Pour l'accueilli / adhérent[1] :

-          limiter l'assistanat, retrouver une dignité en devenant acteur et pas seulement demandeur

-          apprendre à être plus libre dans le choix des achats

-          chercher des pistes pour gérer différemment son budget, notamment grâce à l'économie financière réalisée pendant la période du contrat

-          trouver d’autres liens sociaux, des échanges, des partages de savoir-faire, en rencontrant des bénévoles et d’autres adhérents.

-          retrouver confiance en soi en s'investissant, pour ceux qui le souhaitent, dans le fonctionnement collectif de l'épicerie

o                   Pour les bénévoles et animateurs, incitation à faire de l'épicerie :

§         un lieu de rencontre,

§         un lieu convivial

§         un lieu d'échanges de savoirs : ateliers axés sur la vie quotidienne (l’équilibre alimentaire, la gestion du budget, l’accès aux droits, mais également tout autre sujet à l’initiative d’adhérents)

Pour réaliser cette action, il nous faut répondre à 3 questions :

• à qui s'adresse-t-elle ?
• avec qui la conduire ?
• où et comment la mettre en oeuvre ?

A qui s'adresse l'action ?

À un groupe limité (une vingtaine d’adhérents en général) de personnes ou familles  à revenus modestes présentées par les organismes sociaux (MDS, CCAS-CIAS, structures Secours catholique et autres partenaires  associatifs…) :

• qui disposent d'un minimum de ressources mensuelles (afin de pouvoir participer financièrement à l'acquisition des produits).
• qui remplissent les conditions d'adhésion avec plafond de ressources mensuelles.
• qui acceptent de s'engager par contrat pour une durée déterminée de plusieurs mois[2]
• le cas échéant (cible ultime du développement) qui disposent de temps pour participer à l’activité de l’épicerie.

Avec qui conduire l'action ?

L'action est prise en charge par des bénévoles formant une équipe d’au minimum 10 à 20  personnes, réparties sur plusieurs postes :

• l'accueil et le suivi des achats (liste de marchandises disponibles, caisse enregistreuse)
• l'accompagnement : suivi de l'évolution de la situation de chaque adhérent.
• l'administration : commandes (le cas échéant collecte), gestion des stocks, comptabilité, entretien des locaux

Un même bénévole peut assurer plusieurs fonctions, comme des équipes de bénévoles peuvent être mobilisées alternativement pour assurer plusieurs sessions d’ouverture dans une semaine, y compris le samedi par exemple.

Où et comment la mettre en oeuvre ?

Un local (minimum 100m2) comprenant :

-          des présentoirs aménagés pour permettre le rangement (éventuellement mobiles pour laisser la pièce libre pour d'autres activités). Des placards sont aménagés pour les réserves dans un local attenant (de 50 à 100 m2) avec congélateurs, réfrigérateurs, bacs isothermes acquis pour cette réalisation, etc.

-          un espace convivialité facilitant les échanges informels, et des échanges collectifs, avant et après le passage dans les rayons de l’épicerie

-          une pièce isolée où les échanges confidentiels sont possibles[3]

Politique d’approvisionnement

L’épicerie s’approvisionne (notamment) auprès :

-         de grandes surfaces, par des achats négociés ou des collectes sélectives[4]

-         de la banque alimentaire (dans ce cas, les produits sont revendus à un taux maximum de 10%.)

-         parfois d’exploitants agricoles pour certains produits frais : fromages, fruits et légumes …

Participation financière demandée

-         Comme pour l’hébergement de ménages disposant de ressources, même minimes, la participation financière demandée peut faciliter la reconnaissance de la dignité des personnes. Elle doit être proportionnée aux revenus, et en tenant compte des prix de base du commerce (en utilisant des étiquettes de couleurs différentes, signalant aussi le prix réel)

Mobilisation de partenaires

-         Collaboration avec des acteurs locaux pour accompagner les projets individuels des personnes

-         Mise en relation des ménages accueillis avec les structures qui existent déjà localement : proposition de mise en commun des informations sur les structures connues par les uns et les autres ; invitation et/ou visite de certaines d’entre elles ; enfin, invitation et/ou visite de structures méconnues ou dont certains membres du groupe peuvent avoir une image négative

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[1] Le terme adhérent est employé par des délégations pour mieux signifier la volonté de proposer aux accueillis de s’investir avec nous dans le projet

[2] La durée la plus fréquente dans les projets de délégations est de trois  mois  renouvelables

[3] Pour le projet « ABE », le principal des accueils restera localisé dans les permanences actuelles

[4] Il est impératif de préciser nos besoins pour éviter d’avoir à gérer un stock inadapté, en quantité et en variété de produits